Techniques

Auto-Défense

La pratique de l’auto-défense permet de répondre aux besoins élémentaires d’auto-préservation. Il s’agit d’un instinct naturel que la société a essayé de faire disparaitre. C’est pourquoi, il a quelque peu été oublié.

Les techniques et méthodes d’auto-défense servent à contrôler les émotions et à se retenir d’utiliser la violence; ainsi, il est possible de dominer ses peurs afin de mieux répondre à une attaque. De plus, cet art permet de développer un meilleur équilibre physique et émotionnel. 

Le but de notre école est d’enseigner comment bloquer un adversaire ou le faire fuir, et ce en effectuant sur son corps des mouvements simples et naturels. Il est important de se rendre compte que chacun a ses faiblesses et qu’elles sont les clés de notre propre protection. En étudiant l’auto-défense, la qualité de vie est fortement influencée. 

Les techniques communes sont fondées sur des attaques réelles, comme elles pourraient se produire dans la vie quotidienne. La structure de ce modèle de défense est composée de mouvements simples et ordinaires projetés sur l’adversaire avec l’intention de le bloquer ou de le faire fuir. 

Souviens-toi des trois notions d’auto-défense: prévention, anticipation et délivrance. 

Lignes de force

Concept:

Dans le Shin Gi Tai Kempo, l’action est portée sur l’adversaire suivant une série de lignes de force qui sont regroupées dans un schéma de mouvements tridimensionnel incluant la hauteur, la largeur et la profondeur. Donc, l’objectif principal est de casser la distance entre les combattant pour être en position de rentrer dans l’attaque.

Le concept de lignes de force est assez difficile à comprendre pour un néophyte. Même si le système est basé sur des mouvements corporels logiques et sur la biomécanique, il faut des années d’entrainement pour pouvoir entièrement le maitriser.

Dans cette optique, Ed Parker a créé le Patron Universel (Universal Patch ou Pattern). Ce dessin représente tous les angles et axes utilisés par les techniques de Kenpo Karaté. Cela sert à illustrer les concepts et principes du Kenpo. Le dessin repris sur l’écusson est un symbole géométrique unidimensionnel composé de lignes et cercles; cependant pour en comprendre le fonctionnement, il faut se l’imaginer en 3D. Il est subdivisé en plusieurs niveaux et chaque Kenpoka doit se représenter debout en son centre. Les lignes droites et circulaires doivent être familières à tous ceux qui pratiquent le Kempo. Ces derniers devraient savoir reconnaitre les huit formes présentes dans le dessins (voir ci-dessous). Le patron permet de comprendre les corrélations entre les mouvements circulaires et linéaires grâce aux chemins qu’ils suivent. Il s’agit d’un concept essentiel pour parvenir à maitriser toutes les formes et techniques de notre art. L’écusson doit être porté sur la manche gauche du kimono en étant aligné de la sorte à ce que le coeur soit positionné droit face à l’adversaire.

Le patron:

1. Les Huit Angles: Un signe de multiplication superposé à un signe plus qui pourraient être utilisés pour montrer les huit directions les plus importantes servant à attaquer ou se défendre.

2. Le Triangle: Très utile dans l’apprentissage des manières de parer les attaques, en utilisant les épaules comme base horizontale. Pour couvrir, lorsque les deux pieds s’alignent horizontalement pour suivre la ligne de base.

3. Le Diamant: Forme géométrique.  Un exemple serait le bloc intérieur utilisé dans les masses alternées voyageant le long d’un trajet diagonal allant vers le bas.

4. Le Cercle: Un mouvement circulaire. Il pourrait être représenté par la ligne dessinée lors d’un coup de pied circulaire ou dans la technique dite “Brushing the Storm“.

5. L’Ovale: Un cercle allongé. On peut le retrouver dans les techniques “Snapping Twig” ou “Locked Wing“.

6. Le Chiffre Huit: Une ligne géomérique telle que dans la  technique de Dance of Death lorque la main droite dessine un chiffre huit avec les jointures afin de frapper le genou gauche avant de s’abattre en shuto sur les parties. Cela peut également représenter le chemin suivit dans l’action de la technique Snaking Talon puisque l’avant-bras forme un huit pour bloquer avec les mains en shuto et haïto.

7. Les cercles superposés. Un mouvement qui peut être retrouvé dans la technique des Circling Fans.

8. Le coeurt: Une forme qui peut être retrouvée dans les techniques  Blinding Sacrifice, Fatal Cross et Locking Horns.

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Armes

Au-delà du travail à mains nues, le Shin Gi Tai Kempo possède de nombreuses techniques de maniement d’armes et ce dans le but de former complètement le Kempoka. Ci-dessous, tu trouveras une liste non-exhaustive des armes utilisées pendant l’entraînement.

BO:

Le bo, également appelé bâton long (environ 1m80), est probablement une des premières armes défensives à avoir été créées. En effet, cette arme a été conçue pour de nombreux usages. En utilisant le bras comme levier, le principe est d’accroître la puissance du coup donné avec l’extrémité du bâton; plus ce dernier est long plus le coup est puissant. Originaire d’Okinawa, le bo semblerait provenir d’un outil fermier denommé tenbin; un fin bâton de bois utilisé pour porter les paniers, les seaux ou les poissons sur les épaules.

Les techniques de maniement du bo ont été développées dans les prémices de l’histoire des Arts Martiaux pour ensuite être améliorées lors de l’époque de Heian. En 1326, l’île d’Okinawa fût divisée en trois royaumes indépendants, provoquant dès lors de nombreuses guerres civiles jusque 1429. Bien sûr, il s’agissait d’une période propice au développement et au perfectionnement des Arts Martiaux. Beaucoup de techniques chinoises furent importées et incorporées à ce moment. Vers 1470, les lois changèrent et l’utilisation des armes fût interdite. De ce fait, les citoyens n’eurent pas d’autres choix que d’étudier et de créer de nouveaux systèmes de combat à mains nues. Ceci donna naissance à des Arts Martiaux actuellement connus comme le Kempo ou le Karaté.

Bâton court et double bâton:

Le double bâton utilisé en Kempo/Kenpo est plus court que son équivalent de Kali ou d’Escrima-Arnis. Sa longueur est approximativement de 50 à 55 cm. C’est une arme fabriquée essentiellement en rotin ou plastique. L’origine de son utilisation est difficile à estimer. À travers les échanges culturels, l’usage de ces bâtons philipins a été introduit dans les systèmes de Kempo. Le nom de celui en rotin est Oway. Une autre théorie explique son origine comme provenant du système Hawaiien Ku-Laau (système de combat au bâton et couteau provenant des îles d’Hawaii et Samoa) qui fût intégré dans le Kempo et raffiné jusqu’à nos jours. Le Lua de Kapu Kuialua est principalement reconnu pour ses techniques briseuses d’os, de clés et de quelques techniques de mains (manipulation des jointures). Dans les systèmes de Kempo aux teintes Hawaiiennes et Polynésiennes, il est possible de retrouver des techniques utilisant le bâton court qui s’utilise comme l’extension du bras.

En Shin Gi Tai Kempo, le travail se fait indistinctement avec un ou deux bâtons.

Si le Kempoka désire avoir une plus grande connaissance des techniques de maniement du bâton; il existe une formation complémentaire en deux niveaux.

Couteau:

Il y a environ 25000 ans, pendant l’Âge de Pierre, les premiers couteaux firent leur apparition sous une forme assez brute de pierre ou de silex. Dans certains cas, des ossements servirent également comme matériaux de fabrication. Pendant cette période, les couteaux servaient principalement d’outils mais également d’armes. Avec l’arrivée de l’Âge du Bronze, on commença à forger des couteaux de métal et, pour la première fois, dotés de manche. Les Romains fûrent les pionniers dans la forge de couteaux en acier et d’autres armes à lames pliantes. Au 14ème siècle, les couteaux servaient régulièrement de fourchettes; ce n’est qu’avec l’arrivée de la fourchette que leur forme s’arrondit légèrement pour les distinguer. Avec le progrès de l’industrie métallurgique, les matériaux utilisés à leur construction évoluèrent. Ainsi, en 1921, les industries américaines lancèrent la production de lames en acier inoxydable. Arriva, enfin, le métal trempé qui permit de fabriquer du métal plus solide et dur. Avec cette avancée, les lames devenaient plus affilées et pénétrantes. Ce n’est qu’un peu plus tard que les couteaux à dents apparurent.

Évidemment, en cas d’attaque au couteau, il est reccomandé de s’enfuire; cependant, ce n’est pas toujours possible de le faire.
Malgré tout, apprendre se défendre contre un couteau tient des techniques les plus complexes et difficiles. En effet, aucune erreur n’est permise car elle pourrait se révèler fatale. Le Shin Gi Tai Kempo  offre un vaste système de défense contre les attaques aux couteaux; allant des techniques de couteau face aux mains nues à celles de couteau contre couteau en passant par celles au couteau face à d’autres armes.
La spécificité de ces techniques vient de leur efficacité mais également de l’enchainement des mouvements qui aide le pratiquant à développer des réflexes, devenir plus rapide et diminuer le temps de réaction sur des attaques multiples provenant de distances et d’angles variés.

Saï:

Le saï (釵) est une arme que l’on retrouve principalement  à Okinawa même des preuves existent que des armes similaires proviennent de l’Inde, de la Chine, de la Malaisie et de l’Indonésie. On a souvent cru que les Saï trouvaient leur origine en tant qu’outil agricole servant à mesurer les tiges, labourer les champs, planter le riz ou maintenir les roues des charrettes immobiles; mais il n’y a que peu d’évidences qui le confirment. Encore moins communément, on dit également qu’il s’agit d’une dérivation du San-Ku-Chu. Sa forme basique est une dague non aiguisée avec deux longues pointes de protection attachées au manche (tsuba); ressemblant à un Trident. L’extrémité de la poignée est dénommée jointure. Le Saï existe sous de nombreuses formes; certains sont lisses alors que d’autres ont une garde octogonale. Les pointes sont généralement symétriques; cependant, dans le style Manji développé par Taira Shinken, une des pointes protectrices longe le manche.

Avec beaucoup d’entraînement, le Saï peut se révéler efficace contre une longue épée lorsque sa lame est bloquée entre les pointes et la tsuba. Il existe de nombreux moyens de les manier, ce qui les transforment en une arme versatile qui peut être aussi bien fatale que non.

Traditionnellement, les gens portaient trois Saïs: deux sur les hanches, comme armes principales, et une troisième cachée dans le dos. Cette dernière pouvait servir en cas de désarmement ou pour clouer le pied de l’adversaire dans le sol sablonneux d’Okinawa. Une fois lancé, le Saï a une portée d’environ 6 à 10 mètres. Cette manière de combattre était principalement utilisée contre un adversaire armé d’une épée, d’un bo ou autre arme de longue portée. Le fer assez lourd ou, dans les versions contemporaines, l’acier concentrait assez de force pour percer une armure.

Une des manières de le tenir, est de placer tous les doigts sur la poignée et d’enrouler les pouces entre la poignée et la tsuba. Cela permet de le faire tourner sans effort. Le changement se fait en appuyant avec les pouces afin que la pointe du Saï s’aligne avec le bras et le manche avec les indexes. Cette position facilite son utilisation. L’embout du manche est idéal pour asséner un coup de grande force, pour lancer le Saï pointe en avant, pour protéger l’avant-bras ou simplement l’utiliser comme poignard.

Certains gardent leur index aligné avec le manche même si la pointe est dirigée vers l’extérieur. Le doigt peut être droit ou légèrement recourbé. Les autres doigts sont alors sur le manche et le pouce appuyé sur la tsuba.

Les moyens cités ci-dessus montrent la versatilité de cette arme qui peut être aussi bien offensive que défensive. Les deux prises facilitent la transition entre la pointe ou la garde tout en gardant une prise en main ferme.

Tonfa:

Le Tonfa étaitn un outil utilisé par les fermiers d’Okinawa pour moudre le grain. En réalité, sa poignée servait à faire tourner la meule. Théâtre de conflits incessants, le seigneur Shimazu, du clan des Satsumas, finit en 1609 par interdire la détention et le port d’arme sur l’île. Mais l’ingéniosité des paysans sut détourner les outils agricoles de leur fonction principale pour en faire des armes redoutablement efficaces. Ainsi est né le Tonfa dont l’extrème efficacité en fait encore aujourd’hui un solide argument de défense; qui est utilisé par les policiers américains.

Le Tonfa est composé de deux parties, une partie longue, de taille variable suivant les époques (aux alentours de 50/60 cm, afin de permettre une bonne protection de l’avant bras) et une partie plus courte latérale se situant à 1/3 de la longueur totale. Cette arme s’utilisait par paire et nécessitait une bonne souplesse des poignets et une bonne synchronisation des mouvements. Elle permettait de porter des coups violents ou de se protéger. Les policiers, quant à eux, utilisent qu’un seul tonfa. Le Tonfa peut être tenu de plusieurs manières, et de ce fait, l’entrainement comprend l’apprentissage de l’alternance entres les prises de manière rapide. De telles techniques requiert une grande dextérité des deux mains. Pendant une attaque, il est possible de faire tourner le tonfa pour frapper durement la cible ou pour se protéger contre l’adversaire. Les techniques incluent des coups avec la partie longue mais également avec le manche qui permet de poignarder avec sa pointe. Le Tomba peut aussi servir pour briser les os.

De nos jours, le Tonfa est composé de polycarbonate ce qui en fait une arme très solide. Les forces armées ont développé des techniques spécifiques basées sur les katas des fermiers d’Okinawa. La différence principale entre les techniques traditionnelles et celles de la police est le résultat final. À l’origine, le Tonfa servait à asséner des coups pour battre l’adversaire; alors que la police l’utilise pour prendre le contrôle de l’opposant grâce à l’utilisation de clés.